Cette collection me touche au plus profond. Elle est l’aboutissement d’une longue quête technique, patiente, sincère.
Une tentative de traduire en images mes émotions, mes sensations, mes habitudes… une époque entière de ma vie.
Essais après assais, à l’aide de Patterson, révélant mes premiers négatifs,
ma première série : un autoportrait brut au travers du buste de ma bien aimée, honnête.
Grâce à la photographie argentique, dans sa forme la plus authentique,
j’ai trouvé un langage. Un langage qui puise dans les sciences
— la physique, la chimie, la biologie —
pour mieux révéler ce qui, en moi, cherchait à être vu, compris, partagé
Ce travail m’a permis de me comprendre, de me lire,
comme à travers un miroir silencieux.
La suite fut plus intime encore : un traitement directement appliqué sur les négatifs,
une matière vivante, vibrante, témoin de mon monde intérieur.
Ce travail aborde mes 35 années de vie.
Une époque façonnée par l’éducation, l’enseignement, les codes de notre société, l’environnement qui nous entoure.
Sans vouloir tout accuser, je ressens que l’on vit, ou que l’on essaie de vivre, selon une volonté qui n’est pas toujours la nôtre. Comme si l’on poursuivait un vouloir, un construit, un appris… Et pourtant, lorsque l’on ouvre enfin l’esprit, que l’on s’écoute sincèrement, on comprend que ce chemin n’est pas le nôtre.
Ce que j’ai trouvé ici, c’est un retour au cœur.
Je dois cette ouverture à ma petite “princesse” que tout le monde connait et apprécie. Elle est arrivée dans ma vie à un moment clé, et, par sa présence douce mais lucide, et de longues interlocutions, elle a ouvert des portes. Elle m’a aidé à comprendre. À ressentir. À aimer.
Un vrai.
Celui que l’on oublie parfois, celui qu’on redécouvre avec une intensité presque douloureuse, mais libératrice.
Il m’a fallu ce travail pour m’en approcher. Pour m’alléger. Pour me libérer mentalement.
Un vrai petit ange.
“L’Ange”
Ce processus a aussi ravivé ma foi en la photographie. Il m’a reconnecté à ma passion d’origine, à cette maîtrise que j’avais crue perdue dans les décombres d’une jeunesse marquée par la révolution numérique.
N’ayant pas les moyens, j’étais parti explorer d’autres horizons. J’y ai appris beaucoup, oui. Mais je n’avais jamais touché à mon vrai “intérieur”.
Et puis un jour, à Paris, dans le laboratoire de Diamantino, mes larmes ont coulé.
Sur mes joues.
Sur les images.
Ce premier travail, nous l’avons développé ensemble. Et j’ai senti quelque chose renaître.
Ce fut pour moi une libération.
Mais surtout, le retour de la confiance en moi…
Citation de Saint Augustin :
« Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion. »
Citation entrevue dans les labo même de Mr Diamantino
En collaboration avec Diamantino labo photo de Paris: photographie argentique.
Tout a été développé à la main, en argentique, avec une fierté immense et une profonde gratitude pour la collaboration avec Mr Diamantino et “Princesse Ruth”.
Travail réalisé à l’Hasselblad 503cw, 80mm, et Fujifilm Acros 100